Dans La Double Inconstance, Marivaux déploie une comédie piquante où le jeu des sentiments se mêle au pouvoir.

Pour le « bon plaisir » du Prince, et se livrer à un jeu autant intellectuel qu’érotique, Sylvia est enlevée de force. Son couple « défait » va en donner deux, créant par là-même une double inconstance ! Mais ce ne sera pas une charmante comédie pastorale ! Nous assisterons plutôt, comme le dit Jean Anouilh, à « l’histoire élégante d’un crime » !

Dans la mise en scène de Jean-Paul Tribout, Sade et Laclos ne sont pas loin ! Servi par une distribution magistrale, il propose une version, saluée par la presse parisienne, tirant vers la comédie, - non pas pour gommer les aspects terribles de l’œuvre, mais au contraire pour souligner la méchanceté galante et la cruauté du libertinage.

Le dénouement, avec ses deux mariages, pourrait sembler heureux. Pourtant, ce bonheur est teinté d’amertume : l’amour éternel fait place à un plaisir plus fugace, plus superficiel. Les protagonistes sont-ils vraiment comblés ? Rien n’est moins sûr. Jean-Paul Tribout souligne ainsi toute l’ambiguïté de cette comédie : brillante, drôle, mais profondément lucide sur la fragilité des sentiments.

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