Depuis 7 ans, le Département organise chaque automne la semaine Réussir Sans Attendre destinée aux allocataires du RSA. Mais en dehors de cette semaine très ciblée, la collectivité reste mobilisée pour ses allocataires, même les plus éloignés du monde du travail.  C'est dans ce contexte que Didier Houdart, 49 ans, en très grande difficulté sociale et professionnelle, est sorti de l’ornière dans laquelle il se trouvait, et a pu renouer avec sa famille.

Grâce à Aurélie Toffoli, référente RSA chez Poinfor, organisme socio-professionnel basé à Valenciennes, et financé par le Département dans le cadre de l'appel à projets Insertion et emploi 2022-2025, il a été orienté dans un premier temps vers le service de prévention santé (SPS). C’est quand j'ai pris mon poste dans ce centre de formation en septembre 2024, que j'ai rencontré Monsieur Houdart dans le cadre de son suivi RSA, se souvient la travailleuse sociale. 

Je l’ai écouté, et je me suis dit qu’on allait y aller un pas à la fois.

Personne n’est inemployable. Chaque allocataire bénéficie d’un accompagnement personnalisé à 360 degrés : emploi, formation, levée des freins… il existe une solution pour tous !  Nos équipes sont attentives et à l’écoute, le Département est là !

Objectif n°1 : la santé

Il faut dire que notre interlocuteur revient de très loin. J’étais au fond du trou, souligne Didier Houdart. Sa traversée du désert aura duré presque quinze ans. La disparition de ses parents coup sur coup, en un an de temps, celle de son jeune frère peu de temps après, ainsi qu’un divorce, l'ont plongé dans une grande détresse psychologique. J’ai bu pour oublier, raconte-t-il.

Dans cette succession de drames, Didier Houdart sombre corps et âme. Son travail, son logement, puis le contact avec ses enfants, il va tout perdre. Tantôt hébergé par des amis, tantôt obligé de dormir dans sa voiture.

Le déclic, ça a été Madame Toffoli : avec elle, j’ai récupéré mon permis, un logement...

Aujourd’hui, sourire aux lèvres, derrière ses lunettes et dans sa tenue jaune fluo, Didier Houdart revit. J’avais fait cinq cures, mais à chaque fois, je replongeais. La sixième (en avril 2025) a été la bonne. Le déclic, ça a été Madame Toffoli : avec elle, j’ai récupéré mon permis, un logement… La référente RSA s'est en effet occupée en priorité de sa santé : j'ai commencé par le faire suivre par un médecin, c’est comme ça qu’est né le lien avec le SPS. Puis il a fallu refaire tous ses papiers, régulariser sa situation fiscale et travailler son CV, détaille-t-elle.

Toujours ponctuel à ses rendez-vous, très respectueux et poli, l'homme force l'admiration. En fait, j’ai été touchée par sa situation, développe la référente. Derrière son alcoolisme, il criait au secours. Sa fille Andréa, que j’avais au téléphone, était comme tous les enfants qui ont un parent qui souffre d’une addiction : elle ne savait plus comment aider son papa, il y avait un épuisement.

Nouveau travail, nouveau quotidien

Chez Ageval (Association de gestion de l’environnement du Valenciennois), ce père de six enfants, déjà grand-père à sept reprises, a retrouvé un quotidien et un rythme qui le tiennent éloigné de ses démons. Ouvrier en propreté urbaine, il multiplie les missions de nettoyage dans l’agglomération valenciennoise. Didier est quelqu’un en qui on a totalement confiance, témoigne Philippe Deplette, son encadrant technique. Il est compétent sur les tâches qu’on lui donne, il ne rechigne pas, et c’est souvent le premier à se porter volontaire quand on a des besoins sur certains sites.

En contrat à durée déterminée dans cette association d’insertion professionnelle, Didier Houdart termine sa période d’essai de manière concluante, et songe déjà à son projet professionnel. Je souhaiterais retourner dans le bâtiment, comme avant, mais en tant que conducteur d’engin, détaille-t-il. On ressent chez lui une grande motivation, c’est déjà une grande part du travail, complète son responsable. On est sur le bon chemin, conclut Aurélie Toffoli.