Santé | Douaisis
26 novembre 2025
En Maison Nord Santé, Benjamin Dujardin offre une nouvelle prise en charge psychiatrique
Benjamin Dujardin a rejoint la Maison Nord Santé du Douaisis. Infirmier en pratique avancée spécialisé en santé mentale, son expertise enrichit l'offre de soin proposée aux patients. Il nous parle de son métier.
Pourquoi avoir choisi la santé mentale ?
Benjamin Dujardin : Il faut remonter bien en amont pour répondre à cette question ! Avant d’entamer mes études d’infirmier, j’étais diplômé en production florale. J’ai travaillé plusieurs années dans les jardins de l’Établissement public de santé mentale (EPSM) d’Armentières, c’est là que j’ai connu le monde de la psychiatrie. Lorsque je me suis inscrit à l’Institut de formation de soins infirmiers en 2012, j’avais déjà en tête de me spécialiser. Ce que j'aime dans la psychiatrie, c'est cette posture, cet humanisme et cette relation à l’autre qu’on développe avec les personnes qu’on accompagne.
Et la spécialisation en pratique avancée ?
B. D. : Après mon diplôme en 2015, j’ai travaillé plusieurs années en santé mentale pour le bassin Lille-Est rattaché à l’Hôpital d’Armentières. J’avais acquis une certaine expérience, et une autre façon de travailler, en horizontalité avec les patients, experts de leur souffrance. Je ressentais des limites dans ma pratique, je savais que je pouvais aller plus loin, de manière sûre, avec les personnes que j’accompagnais : la pratique avancée répondait à ce besoin.
Quelle approche adoptez-vous avec vos patients ?
B. D. : Je ne suis pas psychothérapeute, mais je suis formé à
l’entretien motivationnel et aux entretiens de soutien. Parler, c’est déjà un
médicament, et c’est ce temps-là que j’octroie. Mon temps de consultation sert
à comprendre d’où vient la souffrance des personnes, à les questionner. Je me
concentre sur l’aspect psychique. Je cherche aussi à améliorer
le parcours de soin des patients qui viennent en consultation : après des années sous antidépresseur ou
anxiolytique pour certains, ça peut être intéressant d’aller questionner
le rétablissement au regard de la prise continue d’un traitement. Même si la psychiatrie est en souffrance au niveau national, ça ne me démotive pas, je suis porteur d'espoir ! J’ai une
vision à long terme de la maladie : je suis confiant car je sais que d’anciennes
personnes sont aujourd’hui rétablies.
Comment articulez-vous vos pratiques au sein de l’équipe médicale ?
B. D. : Concrètement, les médecins généralistes repèrent les patients qui
auraient besoin de mon évaluation, et charge à moi de définir si je dois suivre
cette personne régulièrement ou moins régulièrement. Je vais aussi en EHPAD si on
m’alerte sur un résident qui présente des symptômes de dépression, notamment en
lien avec mes deux autres collègues IPA spécialistes des pathologies liées à
l’âge, comme Alzheimer. Depuis l’évolution de notre décret de compétences en
avril 2025, je peux aussi primo prescrire des médicaments comme des antidépresseurs et des anxiolytiques, en fonction de la présence, ou non, d'un diagnostic médical.
Pour vous, quels sont les bénéfices à travailler en Maison Nord Santé ?
B. D. : Travailler ici correspond à une autre vision de mon métier, c'est un changement dans la continuité ! J'ai toujours travaillé en équipe, mais en Maison Nord Santé, je peux être en première ligne, aux côtés des médecins et de mes collègues IPA, alors qu’avant j’étais plutôt en seconde ligne. Ici je peux apporter toute mon expertise à l’équipe, on ne travaille pas en silo.
J’ai également la possibilité de continuer "l’aller vers" : je consacre trois demi-journées à des consultations au domicile des personnes. Et lorsque je suis ici le reste de la semaine, les conditions de travail sont vraiment agréables, nous sommes très bien installés !
Crédits photo : I. Dalle
