La psychomotricité, c’est quoi ?

Samantha Lepez : la psychomotricité, c’est la manière dont une personne va investir son corps et son environnement, en lien avec les émotions qu’elle vit. C’est le lien entre le corps et le psychisme. Le métier de psychomotricien est assez récent, il est apparu dans les années 1970. Il accompagne les personnes dans la connaissance de leur corps à tous les âges de la vie. On sait aujourd'hui qu'un bon développement psychomoteur dès l’enfance permet de renforcer ses appuis, sa confiance en soi et facilite les apprentissages, comme celui du langage. Quand le corps n'est pas prêt, la parole ne peut pas se libérer. 

Comment intervenez-vous en PMI ?

S.L : Mon rôle de psychomotricienne à la PMI relève de l'intervention en prévention précoce. Ce sont les médecins ou les puéricultrices de la PMI qui orientent les enfants vers moi. Les raisons sont multiples : ça peut être un retard dans le développement psychomoteur, une utilisation asymétrique du corps, une hypotonie (sensation d'un enfant "mou" qui n'arrive pas à se tenir) ou au contraire une hypertonie (tension dans le corps, pas d'enroulement). Certains bébés sont passifs, ont peu d'interaction avec leur environnement. D'autres sont agités, ont du mal à s'endormir, bougent beaucoup...Tout cela, nous pouvons y remédier. 

C'est pourquoi j'aide les parents à développer les compétences de leurs enfants et je les sensibilise aux besoins fondamentaux de leurs bébés, comme le portage. Lorsqu'il était in utero, bébé avait une contenance, qu'il a besoin de recréer une fois dehors pour se sentir en sécurité. C'est essentiel pour son futur développement psychomoteur. Quand on porte son bébé en l'enroulant, on recrée cette contenance. Il peut alors découvrir le bas de son corps et mettre en place les première coordinations lui permettant d'arriver ensuite aux quatre pattes, aux positions assises, puis debout. Chaque étape est importante.

Un premier conseil pour les parents ?

S.L : Laissez votre enfant faire par lui-même et respectez son rythme. Il a besoin de répéter la même chose pour l’assimiler. Si votre bébé ne sait pas s’asseoir par exemple, ne le maintenez pas assis. Vous pouvez également oublier les youpalas, qui le maintiennent artificiellement debout et ne l'aident pas du tout à marcher plus vite. Pour avoir une marche stable, il y a des étapes à traverser. Votre bébé refait du quatre pattes ? Et alors ? Le quatre pattes, en alternant les mouvements des bras et des jambes, fait travailler le cerveau gauche et le cerveau droit, ce qui plus tard facilite l'apprentissage de la lecture !  Observez votre tout-petit au sol, sur un tapis. Parlez-lui. Faites-lui confiance, il trouvera son chemin, avec vous à ses côtés.